L’assassin assassiné (chronique 7)

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Modérateur : Sirène

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sheumas17
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Enregistré le : 30 octobre 2016, 09:30

« A quoi sert une chanson quand elle est désarmée… »
Il arrive parfois que la chanson s’engage et que les mots qu’elle monte au bout de la corde (vocale !) soient des « pistolets chargés ». Alors, le chanteur qu’on croyait cigale, en santiags et en jean, guitare sur le dos, se met à grincer. « Je ne chante pas pour passer le temps » rappelait Jean Ferrat.
« Lorsque le couteau est tombé, le crime a changé de côté… » « Au dessus de la fenêtre » se penchent Tonton et Badinter. Très solennel, visage grave devant « l’établi magique », Julien Clerc s’interroge : « Moi, je ne suis qu’un musicien… » Les premières notes sont appuyées, mélancoliques et graves. Par la fenêtre ouverte, chez un voisin, Sardou en chemise noire, poignet de maquignon, secoue le chiffon rouge : « Aucun dieu ne m’apaisera, j’aurai ta peau, tu périras ! »
Chez Julien, on lit des livres de Giono ou de Hugo, « le Dernier jour d’un condamné » ou « Claude Gueux ». « Cette tête de l’homme du peuple, cultivez-la, défrichez-la, arrosez-la, fécondez-la, utilisez-la : vous n’aurez pas besoin de la couper »… Difficile de reprendre la parole après Victor Hugo. « Chanter un silence... Paroles et musique de personne. J’ai refermé le piano… » Et pourtant, la chanson continue. La chanson continue, car elle a quelque chose à dire et à ajouter ! « Ajuster les mots à ma musique… »
Le message est relayé. L’articulation des mots devient note, ton, émotion… La musique comme le couteau, hésite, balance, élève... « Et puis ensuite, ça va très vite, le temps que l’on vous décapite ». Le soir, « un grand dais noir », tombe sur le travail, « on ne peut certains jours, écrire des chansons d’amour ».
Plus tard, il y aura « Femmes, je vous aime », mais il y a eu ce cri.
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