L’amour en chantier (chronique 8)

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Modérateur : Sirène

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sheumas17
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Où est passée la maison bleue ? On y était bien, on se retrouvait comme ça, « après des années de route », guitare sur le dos et fleurs dans les cheveux, « peace and love ! », criant, bêlant et proclamant le pouvoir des fleurs.
« L’amour en chantier ! »… Dans cette chanson, on distingue encore davantage sous la voix, le Julien Clerc aux cheveux bouclés, celui de la Californie, du Caravanier, de la Cavalerie, de Niagara et de Hair. Le timbre a quelque chose de profondément hippie…
Mélancolie d’un amour perdu, fantaisie des « rues sombres et des chemins boueux », rêveries tortueuses et souffrances délicieuses de la passion, « c’est triste de ne plus être triste sans vous » chantait Brassens… « Je vis en plein été comme au cœur de l’hiver ». Sentiment de gâchis, d’un changement brutal du monde autour de soi, «caterpillar, dans la lingerie fine » dira Souchon. C’est la tristesse d’Olympio, ou la mélancolie de Lamartine, contemplant son lac. « Tu ne retrouverais plus rien ici et maintenant… »
Mais cette fois, il n’y a même plus l’éternité de la nature pour se consoler ou ressusciter la silhouette de la femme aimée. On est au seuil des années 70, au cœur d’une civilisation galopante. L’amour même est en chantier : « Les fleurs sont coupées… Il y a de grandes routes… La maison reste seule au milieu des géants… Et les chantiers me cernent et disparaît la rue où nous nous sommes connus… Car le bâtiment va… »
Et quand le bâtiment va, tout va ! Sauf que l’amour ne se mélange pas avec le béton, et qu’il est, la plupart du temps, « en chantier »…
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