"Avoir quinze ans" (chronique 8)

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Modérateur : Sirène

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sheumas17
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L’histoire se passe « dans une ville de province » qui ressemblerait au Charleville, ce Charleville qu’a tant fustigé « l’homme aux semelles de vent ». « De l’Ukraine à la Russie, de l’Alaska à Miami, sur tous les continents surpris », l’ivresse n’a ni port d’attache ni goulot, elle étrangle, elle étreint celui et celle qui y goutent et les « bateaux ivres » sont nombreux à briser le verre de la bouteille… « Plus légers que des bouchons », à « danser sur les flots »...
« Enivrez-vous » encourageait Baudelaire, « Mais de quoi ? De vin, de poésie, ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous pour ne pas sentir l’horrible fardeau du Temps ». Enivrez-vous, rien que pour le plaisir d’affirmer ses quinze ans ! « La révolte qui grince entre les dents ». Quinze ans, ça pourrait bien être aussi dix-sept ! De toute façon, « on n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans ! Un beau soir, foin des bocks et de la limonade, on va sous les tilleuls vers de la promenade (…) » « A la musique ! » Et ça swingue, et ça rock’n’roll ! « Les poètes sont des chanteurs de rock et tu te jettes sur leur musique comme sur un bateau ivre ».
En avant l’aventure ! Tu sens toutes les potentialités qui sommeillent en toi et tu t’éveilles, « la tempête a béni tes éveils maritimes ». « Avoir quinze ans dans une ville de province » ! Et tu écarquilles les yeux, tout te semble dérisoire, « des fils barbelés entre tes rêves et la réalité » ! Tu découvres l’horizon, « ton regard d’outre-mer rivé sur l’infini », cette énergie qui couvait en toi déjà depuis si longtemps, « à sept ans, ce grand désert où luit la Liberté ravie » « comme Rimbaud, tourné vers les déserts, déserts d’Abyssinie ».
« La révolte qui grince » et tu es prête à tout ! A faire tout péter et tu as des flammes dans les yeux et des éclairs dans la voix, et tu gesticules et tes ongles et tes cheveux jettent des étincelles, « tu voudrais vivre aussi ta saison en enfer ». Tu tapages, tu renverses les normes, tu envoies tout valdinguer, « tu as de tes ancêtres gaulois l’œil bleu blanc, la cervelle étroite et la maladresse dans la lutte. Tu danses le sabbat dans une rouge clairière. Faim, soif, cris, danse, danse, danse » et « danse-s’y », « comme Rimbaud, ton regard d’outre-mer rivé sur l’infini »
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