Une femme se dresse et dénonce un système corrompu. Au péril de sa vie, elle fait croisade contre la corruption et le narcotrafic afin de changer le cours de l’histoire de la Colombie.
Histoire d’un enlèvement
En Colombie, depuis 50 ans, règne un climat de terreur. (Rappelons que ce pays d’Amérique du sud est le premier pourvoyeur de cocaïne dans le monde occidental). Une guerre civile fait rage, entretenue par les miliciens d’extrême droite et les guérilleros de gauche qui contrôlent la moitié du pays. Ce conflit a fait plus de 200 000 morts et plus de deux millions de personnes déplacées. Rappelons que, chaque jour en Colombie, en moyenne huit personnes sont kidnappées. Les journalistes, les élus locaux et les syndicalistes sont les cibles privilégiées.
Ce désastre politique a un direct impact sur le chômage avec un taux de plus de 25 % de la main-d’œuvre.
En 1998, Ingrid Betancourt (franco-colombienne) devient sénateur et décide de faire de la lutte contre la violence et la corruption son cheval de bataille. On la menace de mort, et elle échappe à deux attentats. Elle doit éloigner ses enfants pour assurer leur sécurité. Sa détermination farouche la pousse à se présenter en tant que candidate aux élections présidentielles de Colombie. Les élections se déroulent en mai 2002, mais alors que la campagne vient de débuter, le jeudi 23 février 2002, elle est enlevée par les guérilleros des FARC (Forces Armées Révolutionnaires Colombiennes).
Cinq ans plus tard, elle est toujours otage comme plus de 3000 anonymes. Ingrid Betancourt fait partie de la minorité des otages « politiques » retenus par la guérilla, qui pourraient être « échangés ». En effet, les FARC réclament la libération de cinq cents de leurs hommes détenus par le gouvernement, en échange de celle de cinquante-sept otages.
Agir
Depuis le début sa famille et ses proches se battent pour que les deux gouvernements (La France et la Colombie) interviennent. Ils mobilisent les médias. Renaud, touché par cette tragédie, lui dédicace une chanson « dans la jungle » dont les bénéfices sont reversés à la cause des otages. Depuis le texte a été traduit dans plus d’une vingtaine de langues. Depuis 2004, une multitude d’actions de soutien ont été organisées dans tout l’hexagone français (concert de solidarité, match de football, etc.)
Initiatives pour soutenir Ingrid Betancourt
Parmi les actions, toujours à l’initiative de Renaud, citons celle du 24 octobre 2005, au théâtre du Rond-Point, à Paris. De nombreux artistes apportaient leur soutien dont Julien Clerc, mais aussi Jean-Louis Aubert, Zazie, Benabar, Yves Duteil, Calogero, Hugues Auffray, Bernard Lavilliers, le groupe I Muvrini et d’autres…
Julien Clerc au concert de soutien. Photo prise par Cyril Bruneau diffusée avec son aimable autorisation.
02/07/2008
Le 02/07/2008, Ingrid Betancourt été libérée par l’armée colombienne avec 14 autres otages, dont trois Américains et onze militaires et policiers colombiens, lors d’une opération héliportée soigneusement planifiée.
Ingrid Betancourt a retrouvé son fils Lorenzo (19 ans), sa fille Mélanie (22 ans), ainsi que son mari Juan Carlos Lecompte.
Ingrid Betancourt
Site pour la libération d’Ingrid Betancourt enlevée le 23 février 2002.